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my holiday blog
12 juillet 2004

Temple des Lamas, Temple de Confucius et Palais d'Eté

IMG_2305L'avion en provenance de Paris se pose sur le tarmac.  La fatigue laisse place à l'enthousiasme et la curiosité.  L'aéroport est presque vide, seuls les passagers de notre appareil marchent d'un pas alerte pour récupérer les bagages.  Il est très tôt.  L'endroit ressemble à n'importe quel autre aéroport.  Pourquoi ai-je pensé qu'il serait différent des autres?  On pourrait être n'importe où, Londres, Paris, New York, San Francisco ... J'attends un signe, quelque chose qui trahisse l'endroit.    Soudain, je le vois, ce signe, cet indice infaillible qui provoque en moi une immense excitation.  Sur un des panneaux, une écriture composée de traits, des traces de pattes d'oiseaux est la preuve que j'attendais:  nous sommes enfin en CHINE!!  Un milliard cent quatre vingt mille chinois sur une superficie de neuf millions cinq cent quatre vingt cinq mille kilomètres carré. 

Notre guide est une très jeune femme souriante.  Elle nous accompagne jusqu'à notre taxi, le chauffeur met les valises dans le coffre et nous nous engouffrons à l'arrière de la voiture.  Quelques minutes plus tard, nous roulons à vive allure vers Beijing ('capitale du Nord').  Pékin, deuxième agglomération chinoise, compte quinze millions d'âmes, deux millions de voitures, autant de bicyclettes ou plus.  Nous décidons de commencer les visites sans plus tarder, la fatigue vite vaincue par l'excitation à la perspective de découvrir un nouveau monde. 
Notre premier arrêt est au Temple des Lamas, la plus grande lamaserie de Pékin.   Selon une tradition ancestrale, les fils de l'empereur tous égaux à leur naissance, passaient leur enfance auprès de leur mère.  A l'âge adulte, ils devaient quitter la Cité Interdite.  Celui qui était choisi pour succéder à son père faisait construire un palais et s'y installait avec ses femmes, enfants et eunuques en attendant une accession au trône.  A la mort de son père Kangxi en mille sept cent vingt deux, le prince Yong quitta sa résidence et devint empereur sous le nom de Yongzheng (1723-1736).  Il fit don de son palais aux moines bouddhistes qui le transformèrent en monastère.  C'est pourquoi le toit est recouvert de tuiles jaunes, couleur de l'empereur, et les tuiles d'arête sont ornées d'animaux ou de personnages mythiques censés protéger les bâtiments des esprits malfaisants.  Toujours disposés en nombre impair (de un à neuf), ils marquent l'importance de l'édifice – neuf symbolisant le principe yang par excellence.  Ils sont accompagnés de la figure du prince Qi chevauchant une poule et gardés par la gueule ouverte d'un qiwen.  Le temple des Lamas est encore à ce jour un lieu de prières et de méditation.  Des moines logent dans ce temple.  Dans un des temples, celui des milles Bouddhas, on aperçoit une statue très impressionnante en bois de santal représentant Bouddha d'une hauteur de dix-huit mètres.  Dans les autres salles on peut voir des représentations de la réincarnation de Bouddha et de ses disciples. A l'entrée des temples se trouvent des représentations de monstres destinés à éloigner les mauvais esprits.  Devant le temple trônent de grands bacs où quelques croyants brûlent de l'encens.  Dans la cour, on découvre nos premiers moulins à prières.
Ensuite direction le Temple de Confucius.  Ce collège impérial, ce lieu d'étude date de mille trois cent deux.  C'est ici que se déroulaient les offices et rites du culte de la mémoire de Confucius dont la pensée a forgé deux mille ans d'idéologie du pouvoir.  Né au sixième siècle avant Jésus-Christ, Confucius de son vrai nom Kongzi, maître Kong en chinois)  a édicté une philosophie politique et sociale qui a influencé la civilisation chinoise pendant plus de deux mille ans.  Après avoir mené une carrière politique auprès d'un ministre, il s'est consacré, à plus de cinquante ans, à l'enseignement.  D'après lui, les règles morales et politiques insistent sur les cinq vertus cardinales:  bonté, justice, respect des rites, sagesse et confiance.  Jusqu'en dix neuf cent cinq, sa pensée a servi de base à l'enseignement des fonctionnaires et des lettrés qui se devaient de les connaître par coeur pour réussir les examens et accéder aux plus hautes fonctions de l'Empire. 
Après avoir déjeuner dans un restaurant, nous visitons le Palais d' Eté, un des plus grands jardins de Chine.  C'est magnifique, avec son lac, ses pavillons, ses ponts, son bateau de marbre, et assez fascinant car c'est ici que l'impératrice Cixi enferma son neveu.  A la mort de l'empereur Xianfeng en mille huit cent soixante et un, le fils que lui avait donné sa concubine Cixi lui succéda à l'âge de six ans.  Dans son testament, l'empereur demandait à huit ministres de soutenir le jeune empereur mais comme Cixi était très ambitieuse, elle fomenta un coup d'état et les huit ministres furent condamnés à mort ou à la déportation.  Cixi et l'autre impératrice douairière Ci'an prenaient les décisions et assistaient aux discussions des affaires derrière un rideau de soie jaune.  Ci'an étant d'un caractère faible, c'est Cixi qui monopolisa le pouvoir.  Tingzhi mourut à l'âge de dix-neuf ans sans avoir de fils.  Cixi choisit de mettre son neveu sur le trône.  Guangxu avait alors quatre ans.  Cixi put donc encore accaparer le pouvoir à titre d'impératrice douairière.  A dix-neuf ans, il se mit à faire une réforme politique, ce qui mit en colère Cixi et les ultra-conservateurs au point qu'elle l'enferma au Palais d'été.  Les réformes de cent jours concernaient l'institution d'écoles et d'universités modernes, la transformation du système judiciaire, la modernisation de l'armée...  Dix ans plus tard, en mille neuf cent huit, Guangxu, toujours enfermé, mourut mystérieusement en même temps que Cixi.  C'est Pu Yi, le dernier empereur, qui lui succéda.  On emprunte la galerie longue de sept cent vingt huit mètres.  Ses charpentes sont décorées de plus de huit mille peintures représentant des paysages ou des scènes historiques et mythologiques. 

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