Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
my holiday blog
16 juillet 2009

Yogyakarta et Borobudur

IMG_8649Ce matin nous visitons le Kraton sous une chaleur écrasante.  Le palais du sultan, les bains du sultan (le Taman Sari), la mosquée souterraine et le marché aux oiseaux sont au programme.  Le Kraton, qui date du dix-huitième siècle, est une ville dans la ville.  Entouré d'une enceinte derrière laquelle se cachent le palais du sultan, des places, des cours, des quartiers d'habitation des serviteurs de la cour et de la famille royale, il me rappelle un peu la cité interdite de Pékin, la majesté en moins.  Rien ou bien peu accroche le regard.  Les sols recouverts de marbre et les dorures n'ont ni éclat ni beauté.  On déambule dans les allées sans curiosité ni désir, on pénétre dans les pièces sans s'y attarder, comme dans un endroit vide.  Ce lieu n'a ni âme, ni vie.  Seule la petite dame frêle de soixant-dix sept ans qui nous accompagne pour la visite et qui nous déverse son flot de paroles incompréhensibles, a un certain charme suranné.  Même les sons métalliques du gamelan sont tristes.  La visite des bains du sultan ou Taman Sari (jardin fleuri) s'achève avec la même déception.  Cet ancien palais de détente et de méditation des sultans est composé de piscines où venaient se rafraîchir les favorites du sultan.  Les bassins sont vides et lézardés mais avec un petit effort d'imagination me voici deux-cent cinquante ans en arrière: des femmes s'ébattent dans l'eau claire des bassins et du haut de sa tourelle, le sultan les regarde faire leur toilette et en choisit une qui le rejoindra.  Nous déambulons dans les ruelles du Kraton jusqu' à la mosquée souterraine.  Des petites maisonnettes abritent les familles qui travaillent au palais comme gardes, guides ou artisans.  Des enfants sont assis sur le toit de l'une d'entre elles et semblent être amusés par notre passage.  Dans la mosquée, un couple de jeunes mariés pose pour le photographe.  La matinée s'achève par la visite du marché aux oiseaux.  Des oiseaux colorés piaillent enfermés dans de minuscules cages. Ils crient leur désarroi.  Des lapins, des chats et des chiens sont tapis, plus silencieux, comme résignés à leur sort.  Je trouve cet endroit d'une tristesse ...

IMG_8747L'après-midi, nous prenons la direction de Borobudur, "l'Ineffable Montagne des Vertus Accumulées", haut lieu du Bouddhisme fondé à la fin du 9e siècle par des rois hindouistes. La visite s'avère passionnante.  Nous faisons une visite éclairée en compagnie d'un guide local. Le Borobudur est conçu comme une montagne initiatique à laquelle celui qui aspire à la sagesse, est censé monter degré par degré, palier par palier pour arriver à l'unité du sommet.   Selon le bouddhisme, le monde est une sorte d'immense plateau flottant dans l'absolu, dans les espaces sidéraux et cosmiques, et organisé selon un système de cercles concentriques dont le centre est une montagne qui est si grande, si belle, si haute, si pure, si divine qu'elle est au-delà de la perception de l'humain: le Mont Meru.  Et Borobudur est exactement cela.  Les autres mondes sont le monde des besoins, des passions, des pulsions, des amours et des haines qui se trouve tout en bas;  puis vient le monde de l'enseignement pour celui qui veut éveiller son âme et qui doit alors connaître un enseignement qui a pour modèle la vie du Bouddha; et enfin le monde de la révélation, où l'on n'a plus besoin de corps et où l'on n'est plus qu'esprit. IMG_8758En regardant le plan, on distingue bien les terrasses et on constate que la première est très complexe, pleine de virages et d'accidents parce que notre vie, quand elle est simplement animale, est faite de passions et d'accidents : joies, peines, bonheurs et malheurs. On remarque que les deux terrasses au-dessus sont beaucoup plus sereines dans leur architecture car l'être subit, comme le Bouddha a subi, des joies et des peines dont on tire leçon bien entendu. Et quand on a dépassé ce niveau, on arrive au cercle parfait. Le Borobudur a été occupé, semble-t-il, jusqu'au 12e siècle seulement, puis complètement abandonné parce que le Bouddhisme semble avoir connu à cette époque-là une complète décadence. IMG_8765En fait, il s'est passé ce qui devait se passer : le monument a été regagné par la végétation, par les lianes, endommagé par les tremblements de terre. Il s'est complètement descellé au point qu'on ne voyait plus qu'une espèce de colline sans forme.Sur la première terrasse, nous découvrons des bas-reliefs montrant très simplement la vie de tous les jours dans ces fameuses passions et pulsions.   Au deuxième cercle, les bas-reliefs illustrent la vie de Bouddha.  Tout en haut, au stupa central, il n'y a plus de bas-reliefs.  Le stupa central ne contient pas de Bouddha parce qu'on est au-delà même de l'apparence, on est vraiment dans l'esprit pur.  Une visite très intéressante!  Au loin on aperçoit le Mérapi d'où s'échappent des fumerolles.  Tout autour les paysages de rizières et de palmiers sont magnifiques.  Le temps est superbe et la lumière excellente pour prendre des photos.  Il n'y a pas trop de monde.  Les conditions pour découvrir Borobudur sont parfaites. 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité