Fort d'Amber

Le matin il fait déjà chaud et un flot de voitures et de tuks-tuks a pris d'assaut les routes dans une cadence folle.  Nous passons devant le palais des vents ou Hawa Mahal.  Il est recouvert d'échaffaudages en bambou.  Elevée en mil sept cent quatre vingt dix neuf, c'est une façade de grès rouge percée de neuf cent cinquante trois fenêtres qui permettaient aux femmes du harem des princes hindous de voir sans être vues.  On dirait un décor de théâtre car il n'a pratiquement pas d'épaisseur.  Plus loin, à la sortie de la ville, nous apercevons le palais de l'eau ou le Jal Mahal qui se dresse au milieu du lac.

Le fort d'Amber apparait enfin tel un vaisseau de pierre accroché à la colline.  Plus haut on aperçoit le fort Jaigarh qui le surplombe.  Des remparts crénelés couronnent les crêtes.  Amber fut la résidence officielle des souverains Kachhawaha depuis le douzième siècle jusqu'à leur départ pour Jaipur en 1727 mais le magnifique palais ne date que du règne du raja Man Singh 1er, à la toute fin du seizième siècle. Nous franchissons une première entrée fortifiée pour arriver dans une immense cour.  Plus loin, de la salle des audiences publiques aux magnifiques piliers couverts de plâtre poli imitant le marbre, nous avons une superbe vue du lac en contrebas et des collines alentours.  De l'autre côté d'une belle porte recouverte de fresques et de mosaiques, des salles somptueuses exhibent une ornementation raffinée et délicate.  Les murs et les plafonds sont décorés de motifs floraux et incrustés de milliers de petits miroirs et de verres qui scintillent.  Les décors sont en relief et peints. Le fort d'Amber est un gros coup de coeur.

Après une balade en éléphant dans le village voisin et un repas dans un restaurant en ville, nous décidons de rentrer à l'hôtel pour profiter de la piscine.  La chaleur est accablante.  Nous ne ressortons qu'en fin d'après-midi pour aller voir le Rambagh Palace qui est une grosse déception.  Nous déambulons dans le parc où errent des paons jusqu'à la piscine intérieure et la locomotive qui fait office de bar lounge. Cet étalage de luxe nous fait vite déguerpir.  J'imaginais un endroit décontracté, animé du bruit des conversations de gens prenant le thé sur la pelouse.  L'endroit est au contraire vide, il n'y a pas âme qui vive et nous nous sentons mal à l'aise, comme des intrus.  La journée s'achève au restaurant Spice Court dans une cour extérieure où nous assistons à un spectacle de danses.