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27 juillet 2015

Berzé-le-Châtel et Cormatin: premières étapes de notre séjour en Bourgogne

Nous voici en Bourgogne, et plus précisément en Saône-et-Loire, dans le Val Lamartinien, là où a vécu Lamartine.  La forteresse de Berzé-le-Châtel, face à la roche de Solutré, protégeant la puissante abbaye de Cluny, est la plus importante et la mieux conservée des forteresses de Bourgogne, construite du XIIIème au XVème siècle autour de sa chapelle carolingienne.  J'ai choisi cette halte car le cadre est très beau : l'imposant château médiéval apparaît superbement au détour d'un chemin dans ce paysage vert où les vignes coiffent les coteaux.  Nous faisons une agréable balade autour du château et en profitons pour faire du geocaching.  

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Nous reprenons ensuite la route en direction de Cormatin où nous attend un magnifique château du XVIIème siècle.  

En 1280, Henri du Blé construit une maison-forte pour contrôler le chemin menant à l’abbaye de Cluny, par le bord de la rivière de Grosne.  Cette forteresse médiévale disparaît à partir de 1606, lorsqu’Antoine du Blé entreprend l’édification d’un château, qui doit témoigner de sa réussite à la sortie des guerres de religion.  Il conserve l’assise médiévale pour utiliser les fondations mais aussi pour garder la trace de la maison des ancêtres et témoigner de l’ancienneté de sa famille.
Le quadrilatère d’origine a été modifié au cours des âges : le rempart est détruit dès la fin du XVIIe siècle, en signe d’allégeance à Louis XIV, l’aile ouest est abaissée après un incendie en 1812 et l’aile sud s’écroule en 1815, lors de sa transformation en fabrique.
Par chance, l’aile nord subsiste intacte. Elle est construite en dernier (1620-26 env.) par Jacques du Blé. Cet intime de Marie de Médicis s'inspire du palais du Luxembourg, construit au même moment pour la souveraine.

Larges douves, tourelles, canonnières et pont-levis, le château était fait pour impressionner. Il impressionne encore aujourd'hui!

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A l'intérieur on peut voir l’escalier d’honneur, le plus vaste que l'on ait conservé du modèle à vide central sur plan carré.  Il reprend les dispositions de l’escalier du palais du Luxembourg, élevé par Salomon de Brosse pendant l’année 1623 (détruit au début du XIXe siècle).

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On visite ensuite l’appartement de la marquise qui a conservé la distribution habituelle à l’époque dans la haute noblesse : suivant un ordre croissant d’intimité, on passe de l’antichambre à la chambre puis au cabinet.  L’antichambre était la salle publique, sorte de « sas social », que traversent les personnes de qualité et où attendent les personnes inférieures.

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On visite ensuite la chambre de la marquise, la pièce principale, le lieu de la sociabilité, où les familiers ont libre accès : on y dort, on y reçoit et on y prend les repas. Le plafond à la française est somptueux, avec ses poutres peintes en bleu de lapis lazuli, ses ornements en relief blanc et or et ses fleurs assemblées en bouquets et corbeilles. La cheminée est ornée d’un tableau «Vénus commandant à Vulcain des armes pour Enée» peint avant 1626 par Quentin Varin, peintre attitré de la reine Marie de Médicis et apporté à Cormatin en avril 1627.

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Deux pièces complètent ces salles d’apparat, un cabinet pour l’intimité et le confort et une garde-robe pour le service des femmes de chambre. 

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La liaison entre l’appartement de la marquise et celui de son mari, Jacques du Blé, se faisait par deux pièces, conçues comme des espaces de présentation pour les hôtes privilégiés : la salle des miroirs et le cabinet de Sainte Cécile.

La salle des miroirs est un témoignage très rare de ces « chambres des merveilles » ou « cabinets de curiosités », si fréquents en Europe au début du XVIIe siècle. On y assemblait des objets exotiques ou étranges, coquillages, animaux empaillés, minéraux, bronzes ...
Le plafond à caissons ornés d’amours volant sur fond de ciel est un des plus anciens témoignages de l’implantation en France de cette mode italienne, apportée au palais du Luxembourg en 1625-26 par Orazio Gentileschi.  

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Le cabinet du marquis ou « Cabinet de Ste Cécile » est la pièce la plus luxueuse et la mieux conservée en France du début XVIIe siècle: dorures, profusion décorative, délicatesse des détails ...

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On découvre ensuite la chambre du marquis Jacques du Blé, puis l'antichambre qui à l'époque révolutionnaire est devenue la cuisine. 

On termine la visite par les salles 1900.  A la fin du XIXe, le propriétaire est Raoul Gunsbourg, directeur de l’Opéra de Monte-Carlo. Il restaure le château en respectant les décors du XVIIe siècle. Cependant, il s’amuse à concevoir lui-même des appartements pour ses invités dans les parties du château qui n’avaient plus de décor. Très éclectique dans ses choix, il crée des ambiances romaines, Louis XIV, Renaissance, gothiques, byzantines, etc.  À l’étage, le salon-bibliothèque permet d’évoquer les célèbres chanteurs et compositeurs, qui séjournaient à Cormatin pendant les étés de la Belle Epoque, Caruso, Chaliapine, Litvine, Jules Massenet, etc.
Le grand tableau « Ronde antique » de Feyen-Perrin a été exposé au Salon des Beaux-Arts de 1863. Gunsbourg l’a acquis à Paris vers 1910 et Matisse l'aurait vu peu avant, au moment où il élaborait son tableau « La Danse » (1909).

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Après les appartements, nous sommes allés faire un tour dans les jardins.  Le plan, les proportions, les couleurs, les plantes, les statues et les inscriptions, tout devait concourir à faire du jardin la trame d’une méditation sur la place de l’homme dans la création divine.
Le parterre, au pied des appartements d’honneur, figure le paradis terrestre avec Adam et Eve, le pommier de la Connaissance, la fontaine de vie, etc.

Le labyrinthe symbolise les épreuves de la vie humaine après la faute originelle et la volière-belvédère est la récompense céleste offerte à ceux qui ont su vaincre les difficultés... Sa coupole de fer forgé est formée de cœurs enlacés pour rappeler que le paradis est l'union des âmes dans l'amour de Dieu...

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Nous faisons une petite halte dans le jardin potager avant de reprendre la route pour Saint Martin-sous-Montaigu, où se trouve notre gîte le pressoir.

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